Mise à la terre électrique : une obligation souvent négligée à Bruxelles

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mise à la terre électrique

La mise à la terre est un élément essentiel de toute installation électrique. Invisible mais vitale, elle protège les personnes contre les risques d’électrocution et sécurise les appareils contre les surtensions. Pourtant, à Bruxelles, de nombreux logements — notamment anciens — disposent encore d’une mise à la terre partielle, obsolète, voire inexistante. Cette situation peut entraîner des dangers sérieux et invalider la conformité de l’installation. Dans cet article, nous faisons le point sur le rôle de la mise à la terre, les obligations légales en Belgique, et les solutions pour y remédier.

Pourquoi la mise à la terre est-elle indispensable ?

La mise à la terre a pour fonction principale d’évacuer les fuites de courant vers le sol afin d’éviter que des parties métalliques ne deviennent dangereusement sous tension. Elle intervient notamment en cas de défaut d’isolation ou de court-circuit interne dans un appareil.

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À Bruxelles, où de nombreux bâtiments datent d’avant les années 1980, il est fréquent que la mise à la terre ne respecte plus les normes actuelles. Un contrôle professionnel est souvent nécessaire pour évaluer sa conformité. Des spécialistes de l’électricité implantés localement, comme Elamelec peuvent effectuer des tests de résistance de terre, identifier les défauts, et proposer une rénovation sécurisée.

Comment savoir si votre logement est bien relié à la terre ?

Plusieurs indices peuvent vous mettre la puce à l’oreille :

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  • Les prises de courant n’ont pas de broche de terre (trou central métallique)
  • Votre installation électrique est très ancienne (avant 1981)
  • Vous avez reçu un rapport de non-conformité du contrôle électrique
  • Vous ressentez des picotements électriques sur des appareils en métal
  • Vous utilisez beaucoup d’équipements sensibles (ordinateur, congélateur, box internet…)

Il est aussi possible de faire réaliser un test de résistance de terre (mesuré en ohms) à l’aide d’un appareil professionnel. En Belgique, la valeur maximale autorisée est généralement de 30 ohms. Au-delà, la mise à la terre est considérée comme insuffisante.

Que dit la réglementation belge (RGIE) ?

La mise à la terre est obligatoire pour toute installation électrique, qu’elle soit neuve ou rénovée. Le RGIE impose :

  • Une liaison équipotentielle principale : elle relie la terre aux éléments conducteurs du bâtiment (tuyaux métalliques, chaudières, etc.)
  • Une prise de terre physique : tige en cuivre ou câble enterré dans le sol
  • Un conducteur de terre visible dans le tableau électrique
  • Des prises de courant reliées à la terre

Le tout doit être certifié lors du contrôle de conformité, notamment lors d’une vente ou d’une rénovation importante. Si la mise à la terre est absente ou défectueuse, le rapport sera négatif et vous aurez l’obligation de régulariser.

Quels sont les risques en cas d’absence ou de défaut de terre ?

Une mauvaise mise à la terre peut avoir de graves conséquences :

  • Risque d’électrocution (notamment dans la salle de bain ou la cuisine)
  • Endommagement d’appareils électriques en cas de surtension
  • Incendie provoqué par une décharge mal dirigée
  • Non-conformité lors de la vente d’un bien immobilier
  • Refus ou réduction de l’indemnisation par votre assurance en cas de sinistre

Même si vous ne constatez aucun problème apparent, une terre défectueuse peut mettre en danger les occupants, en particulier les enfants et les personnes âgées.

Comment se déroule une mise à la terre ou une remise en conformité ?

L’intervention varie selon le type de bâtiment et l’état de l’installation existante. En général, voici les étapes suivies :

  1. Test de résistance de terre pour évaluer l’efficacité du système actuel
  2. Inspection de la liaison équipotentielle (raccordement des masses métalliques)
  3. Pose ou remplacement d’une prise de terre (tige, boucle en fond de fouille, câble cuivre)
  4. Mise à jour du tableau électrique pour intégrer la connexion à la terre
  5. Nouvelle mesure pour vérifier que les normes sont respectées
  6. Émission d’un rapport ou préparation à un contrôle officiel

Dans les maisons, la prise de terre peut être enterrée dans le jardin. En immeuble, la solution est souvent collective, ou passe par les gaines techniques communes.

Quel est le coût d’une mise à la terre à Bruxelles ?

Le prix dépend de la configuration du logement et de la facilité d’accès au terrain. À titre indicatif :

  • Test de terre seul : 100 à 150 €
  • Ajout d’une liaison équipotentielle : 150 à 300 €
  • Pose d’une nouvelle prise de terre complète : 400 à 800 €
  • Mise en conformité + mise à la terre dans le cadre d’une rénovation globale : 1 000 à 2 000 €

Ces tarifs incluent le matériel, la main-d’œuvre et le raccordement au tableau électrique. Si le logement a plus de 10 ans, la TVA est réduite à 6 %.

Mise à la terre en appartement : qui est responsable ?

Dans un immeuble, plusieurs cas de figure peuvent se présenter :

  • Si la terre est commune à tous les logements, c’est à la copropriété de l’entretenir ou de la rénover.
  • Si chaque logement a une prise de terre indépendante, c’est au propriétaire de l’unité de s’en charger.
  • En cas de doute, une vérification collective est souvent nécessaire.

Un électricien habitué à travailler en copropriété pourra déterminer si les terres sont partagées ou individuelles, et orienter les démarches à suivre.

Peut-on améliorer la terre existante sans tout refaire ?

Oui, dans certains cas. Voici quelques pistes :

  • Ajouter une deuxième tige de terre pour améliorer la résistance
  • Remplacer un conducteur oxydé ou mal dimensionné
  • Vérifier la continuité des liaisons équipotentielles dans les pièces humides
  • Réorganiser les connexions dans le tableau pour assurer un contact franc

Ces améliorations peuvent suffire à repasser sous le seuil des 30 ohms et à obtenir une attestation conforme.

En résumé

La mise à la terre est un élément central de toute installation électrique. À Bruxelles, où de nombreux logements anciens présentent encore des défauts à ce niveau, il est essentiel de faire contrôler régulièrement son efficacité. Une terre bien réalisée protège les occupants, sécurise les équipements et garantit la conformité réglementaire. En cas de doute, mieux vaut faire appel à un professionnel qualifié qui pourra effectuer les mesures nécessaires et vous proposer des solutions adaptées à votre logement.